No 22: Grand Éclair à l'Orient
Grand éclair à l'Orient. Vous n'entendrez pas le tonnerre, lui aussi sera imprévu.
Ceci arrivera quand en Orient sera mort un chef et en Occident, sera tué un chef. Au sud de Luther.
Refusez
les assassins qui se présenteront, refusez ceux qui seront présentés.
Les assassins sont en Europe. Ils veulent la Méditerranée. Puis il y
aura le meurtre sans assassin.
Le temps a nourri un esprit trouble, à l'ombre de la croix rouge et noir, inconnue de tous, fille des fugitifs de Nuremberg.
Elle a ourdi le crime contre elle-même. Il y en a qui renoncent à la vie, par amour du mal.
La terre frisera le massacre. Un seul mourra pour tous et il était le meilleur.
Ce
n'est pas le temps d'un roi, ce ne l'a jamais été. Depuis la mort de
Frédéric, chaque roi est usurpateur. Que le roi s'en aille, reste le
peuple. L'Europe a soif, elle aura du sang dans les rues.
Mais
aussi de grandes processions et la Vierge Heureuse descendra sur terre.
Vous ne la verrez pas dans la grotte, mais dans un coeur qui revivra.
Depuis les ténèbres, elle apportera la parole que tous comprendront.
C'est le temps des lettres.
Interprétation de Pier Carpi
Quelque
chose d'imprévu, de très grave certainement, arrivera en Orient. Il ne
doit s'agir ni de la Russie ni de la Chine, mais d'un de ces pays
limitrophes, car les deux grands pays sont plus clairement décrits par
le prophète. Un éclair, donc une fulguration, suivi d'un coup de
tonnerre. Quelque chose de particulièrement menaçant, donc, devrait
arriver après la mort de deux chefs, donc de deux hommes d'État, l'un
en Orient, l'autre en Occident. Ce dernier sera d'ailleurs assassiné.
Il ne s'agit pas nécessairement de chefs à leur poste, les événements
peuvent fort bien arriver au cours d'un voyage, surtout l'attentat que
le prophète voit « au sud de Luther », en Amérique latine. A ce
point de la prophétie, comme cela arrive très souvent en pareil cas,
une mise en garde : ceux qui se dénonceront ne seront pas les
véritables assassins, ni ceux que les autorités ou l'opinion publique
accuseront par la suite.
« Le temps a nourri un esprit trouble, à l'ombre de la croix rouge et
noir, inconnue de tous, fille des fugitifs de Nuremberg. »
La revoilà, cette menace que font peser ceux qui n'ont pas été traînés
à Nuremberg, les vrais coupables, cachés ou en fuite. Les survivants du
nazisme ont préparé des plans, et des hommes - un en particulier,
responsable des crimes déjà détaillés.
Et le complot, parce qu'il faut bien parler de complot, doit être lié à
des hommes et des mouvements politiques et sociaux plus récents;
l'hérédité des « fugitifs de Nuremberg » encourage une action contre
l'Homme, dont la portée dépasse de loin tout ce que nous pouvons
imaginer.
Ces forces ont forgé des personnalités bizarres, capables de se frapper
elles-mêmes, de sacrifier leur vie pour exécuter leurs desseins, selon
la ligne décidée par le mal. « La terre frisera le massacre », mais un
homme se sacrifiera, qui est ici jugé le meilleur de tous. Sa mort,
celle d'un innocent, d'un personnage qu'il nous est impossible de
découvrir (peut-être le pape), sauvera l'humanité de la catastrophe. Ce
n'est pas la première fois que l'Histoire connaît de semblables
événements. Tout de suite après, il est question d'une monarchie en
Europe, soit déjà en place, soit en pleine restauration. De toute
façon, elle est appelée à s'écrouler : ce n'est plus l'heure des rois.
Dans les phrases qui suivent, le prophète va faire une véritable
démonstration de connaissance ésotérique, en se référant directement à
la tradition occidentale, précisément à celle du Graal : depuis la mort
de Frédéric, tout roi est un usurpateur. La figure du roi, en fait,
selon cette authentique tradition, n'est pas celle des monarques que
nous connaissons, des rois des derniers siècles, tous usurpateurs d'une
figure impériale, symbolisée dans sa dernière incarnation, Frédéric
Barberousse, non pas dominateur mais conciliateur du monde, comme le
fut le roi Artus, fondateur de l'ordre
initiatique-monastique-chevaleresque de la Table ronde.
Déchue, cette figure du monarque esclave des esclaves, justement parce
qu'il est élu à la grâce de Dieu, qui tendait seulement à aplanir les
discordes et à porter la paix parmi les peuples, les rois qui ont suivi
ont tous été des usurpateurs, donc des despotes, sur lesquels s'est
abattue, entre autres, la malédiction des Templiers, toujours clef
symbolique. Et sûrement pas, comme on le pense superficiellement,
vengeance du sang sur des familles, des dynasties ou des personnes. La
voie ésotérique ne connaît pas les vengeances temporelles, elle a
seulement un grand plan de bonté qui doit être le chemin qui mène à
Dieu.
Ce roi de la prophétie s'en ira et le peuple se gouvernera, lui-même.
Mais il devrait s'ensuivre des désordres, des insurrections, peut-être
même le déchaînement d'une réaction qui ensanglantera toutes les routes
d'Europe. « L'Europe a soif », dit d'ailleurs le texte, il se peut
qu'il soit question, là, de quelque calamité, peut-être une famine, ou
une sécheresse, à moins qu'il ne s'agisse d'une « soif » de liberté et
de justice.
Le monde devrait en même temps connaître un grand réveil religieux, il
est question ici de processions, d'une apparition de la Vierge Marie. «
Vous ne la verrez pas dans la grotte, mais dans un coeur qui revivra. »
La prophétie pourrait laisser entendre que l'apparition ne sera pas
ordinaire, traditionnelle, mais plutôt d'ordre traumatique : peut-être
s'agit-il ici d'un fabuleux succès médical, ou du retour de quelqu'un
que l'on croyait disparu et qui témoignera de choses capables de
renverser le monde et de le toucher au plus profond de sa sensibilité
religieuse. « Depuis les ténèbres, elle apportera la parole que tous
comprendront. » La révélation de Marie, faite d'une façon totalement
nouvelle, viendra des ténèbres, ou même d'une expression du mal : en
tout cas, elle sera si forte et si claire que personne ne pourra rester
insensible.
« C'est le temps des lettres. »
Si nous nous appuyons sur ce que nous avons déjà vu dans ce texte, on
peut penser qu'en cette période apparaîtront des documents secrets,
gardés cachés depuis longtemps, et qui résoudront une grande énigme.
Nous ne savons de quelles lettres il s'agit, mais, à notre avis, il ne
peut y avoir que quelques explications ; ou ces lettres concernent le
meurtre de Kennedy, ou ce sont celles qui ont un rapport avec la mort
d'Italo Balbo, ou, enfin, c'est le fameux dossier Churchill. A moins
que ces documents ne fassent allusion à un événement du présent ou du
futur. En tout cas, il est, d'après moi, exclu que ces lettres aient un
quelconque rapport avec la littérature ou même un fait littéraire
retentissant.
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