Le Rimouskois, mercredi le 2 octobre 1996

 

Duo Caron: le moment de vérité

Josée et Martin Caron, pianistes duettistes; à Georges-Beaulieu, le samedi 28 septembre; 20 heures.

 

Il n’y avait pas beaucoup de monde à ce récital des jeunes Rimouskois d'origine, dans une salle, où l'esprit de Georges Beaulieu, profondément concerné par la relève locale et régionale, devait sûrement se réjouir de la prestation des deux pianistes, moins de cette absence des nombreux présumés mélomanes connaisseurs que Rimouski se vante de compter. J’avais envie de le dire. 

 

Pourtant,  le  récital  de Josée et  Martin Caron a rendu justice à la fois au talent, vrai  et  franc,  des   pianistes  très souples‚ énergiques   et   polyvalents‚  comme  aux œuvres choisies.  Pas toujours faciles à rendre, mais connues et "populaires", si je puis dire.

 

Beaucoup de souplesse dans les "Valses opus 39 de Brahms, comme pour les "Cinq danses slaves" de Dvorak. La seconde partie offrait la "Petite Suite" de Debussy, pas simple à rendre, avant la "Suite du Ballet Casse-Noisette" de Tchaikovsky. J'attendais particulièrement cette partie du récital, parce que j'adore cette œuvre, même si je ne détestais pas non plus les autres du programme de samedi.

 

Comme pour l'ensemble du concert, les duettistes en ont donné une fort élégante version, au piano quatre mains, dans la sensibilité et la fraîcheur voulues.

 

Après le récital, j'ai rencontré les deux jeunes musiciens d’ici, fort heureux de l'accueil. Josée me rappelait, avec une voix affectée par une forte laryngite, ce qu'elle me confiait en entrevue, il y a une semaine. L'Europe, c'est pour plus tard. "On encore beaucoup de concerts au Québec et un autre disque en vue pour le printemps. "  Le récital de samedi fait donc partie de ce cheminement, alors que les deux jeunes Rimouskois ont livré une prestation digne de mention dans leur ville natale. Je les verrais bien, moi, de retour chez nous, solistes pour l'orchestre symphonique… Ça s'peux-tu?

 

 

Laurent Leblond